Paumée, sans argent, le ventre vide [PV]

Invité

Erika soupira. Elle était assise là sur cet escalier pas très confortable depuis un long moment où les passants n'arrêtaient pas de défiler. Pourquoi ? Car elle ne savait pas comment s'occuper. C'était une jeune fille assez difficile qui captait très rapidement l'ennui. Elle n'arrivait jamais à s'attacher à une tâche, elle avait besoin de bouger, mais aujourd'hui ... elle n'avait aucune idée.
La petit brune leva les bras vers le plafond histoire de s'étirer un peu en gémissant doucement. Ses muscles étaient tendus, sûrement parce qu'elle avait mal dormi, comme toujours. Son matelas n'était vraiment pas adapté.
Elle ne savait même pas où se trouvait son idiot d'ami qui devait venir la rejoindre Quoi de plus jouissif que de te taquiner ? En tout cas, cette distraction, elle ne s'en était jamais lassé. Elle aimait ses réactions enfantines et un peu désabusés. Elle avait pensé faire un peu de chopping avec lui/

« Idiot »

Il fallait bien trouver un fautif pour remettre son ennui sur le dos de quelqu'un. Quand il se chamaillait Erika avait toujours le dernier mot et elle appréciait grandement cette position de force. Mais elle le voyait de moins en moins en ce moment. Il devait sûrement avoir cours aujourd'hui.
Rah ! De toute façon, il n'était jamais là quand il le fallait ! Remarque peut être un peu trop exagéré, mais tant pis. Erika avait toujours été comme ça et les gens autour d'elle s'y était habitué avec un peu de temps. Et puis, cette demoiselle était bien trop têtue pour changer son comportement pour les autres.

Aujourd'hui, elle avait décidé de jouer un peu son garçon manqué. Un débardeur noir et une petite veste de jogging de la même couleur, accompagné d'un pantalon large laissant paraître le haut de son boxer et enfin, ses éternelles basket, qu'elle ne quittait jamais. Erika possédait une collection exceptionnelle de chaussures et surtout de basket. Elle n'aimait pas trop les talons bien qu'elle en porte de temps en temps sans pour autant avoir l'idée de séduire.
L'adolescente, oui elle en était toujours une dans l'âme, savait que cette apparence ne plaisait pas à tout le monde et c'était ce qui lui plaisait de s'habiller comme une petite merdeuse, ce qu'elle était dans certains moment rien que pour déranger les autres. Elle avait un sacré caractère. Et puis aujourd'hui, elle avait décidé de se laisser aller... Juste pour cette journée.

Bon ! Elle frappa dans ses mains pour revenir à la réalité et se redressa en s'aidant de la rambarde pour se mettre debout. La japonaise devait vite trouver quelque chose à faire avant de mourir d'ennui. Manger ? Elle n'était jamais vraiment rassasiée, la nourriture étant son pêché mignon et la gourmandise, son vice caché. Elle enfouit ses mains fines dans ses poches :

« AAH ! Mon porte monnaie ! »

Quelle tête en l'air, elle l'avait sûrement oublié dans sa chambre ou quelque part dans la villa. C'était bien le moment ! Et voilà que son super plan venait de tomber à l'eau. Pas de chance ! Et aujourd'hui, elle était un peu trop flemmarde pour retourner à la maison. Bah ... Tant pis ...

3 heures. 3 heures qu'Andréas tournait en rond. Elle faisait le tour de sa table basse, le tour de son canapé, le tour de son salon, le tour de son lit, le tour de sa chambre, le tour de sa baignoire, le tour de sa salle de bain, le tour de son appartement. Elle tournait et retournait. Activité débile me direz vous ? Je suis tout à fait d'accord avec vous. Mais elle avait une excuse, elle s'ennuyait. Et quand Andréas s'ennuyait elle devenait folle. Du genre à hurler en sautant partout, à t'engueuler parce que tu n'étais pas assez distrayant ou encore à faire le tour de toutes choses se trouvant sur son chemin. Il ne fallait pas chercher. Au téléphone, elle marchait aussi souvent comme ça, De long en large, parfois en travers, d'autre en triangle et même en carré. En tous cas elle marchait, sans s'arrêter. Son rythme s'accélérant quand on lui annonçait quelque chose d'excitant, ou se stoppant presque quand elle était choquée, prise au dépourvue ou autre. Elle aimait également marcher quand elle réfléchissait. Encore une fois, c'était débile, mais c'était comme ça. Et un point c'est tout. Quand elle était au téléphone et que Casey était dans la même pièce, sa meilleure amie finissait toujours par se foutre de sa gueule, et par extension ça finissait en pugilat, andréas s'énervant et sautant sur la jeune fille. Ça se finissait soit par un bisous, soit par un câlin ou alors une crise de rire, se chamaillant plus que se battant.
Mais à force de tourner en réfléchissant, Andréas avait pété un câble. Oui elle aurait pu être au travaille. Mais, non. C'était un peu comme quand vous aviez vos devoirs à faire, que vous vous emmerdiez comme c'est pas permis mais que l'hypothèse de faire vos devoirs était tout simplement bannie, et ce sans grande explication.
Elle avait alors décidé de se bouger le cul. Unique solution pour bannir ce putain d'ennui de merde de sa journée. Elle enfila un sweat immense à l'effigie du groupe 'Simple Plan', un slim noir déchiré au genou gauche, ainsi qu'une paire de converse rouge - qui s'accordait avec son sweat. Simple, mais bon. A peine coiffée, maquillée d'un simple trait de khôl, Andréas était jolie. Cependant, elle cacha la moitié avec une paire de grosses lunettes-mouches. Maintenant, il lui restait le lieu à définir. Sortir c'était bien, savoir où, c'était mieux. Elle appela son chauffeur et descendit les escaliers au pas de course, son porte feuille dans la poche kangourou de son sweat. Elle entra dans sa ~~limousine~~ voiture, et s'adressa au chauffeur.

« Bonjour Alfred, j'ai envie de faire chauffer ma carte bleue aujourd'hui, vous me déposez à la zone commerciale la plus proche ? »

Éclat de rire du chauffeur.

« Mademoiselle, combien de fois faudra-t-il que je vous répète que je ne m'appelle pas Alfred mais Peter ? »

« Je sais, Peter. Mais Alfred, ça fait mieux. Ça me donne le sentiment d'être comme Barbara Wilson. . . Sinon comment ça va ? La famille ? »

Andréas s'était toujours bien entendu avec ~~Alfred~~ Peter. Il avait été le chauffeur de l'ancien directeur de SYL, et elle s'était assez vite attaché à lui, son mentor ayant désigné Peter comme chauffeur perso' de la jeune fille. Dés lors, il l'avait emmené partout, autant dans ses escapades de nuit que dans ses sorties officielles. Ils avaient parlé. De tout, de rien. De la vie de son chauffeur de 25 ans, célibataire, mère extra-protectrice et gros problèmes amoureux. De sa vie à elle, jeune riche de 17 ans, surdouée, délaissée par ses parents, malheureuse en amour. Ils auraient pu être amis. Ils auraient pu. Mais Peter mettait un point d'ordre à ne pas être trop proche avec la jeune fille. Cela andréas ne l'avait jamais compris, mais bon passons. Ils discutèrent durant tout le trajet de la vie d'une jeune homme, ne supportant plus que sa mère le sur couve. Il arrêta la voiture devant une des plus grande galerie marchande de Paris (pour ne pas citer de nom) et se retourna vers la jeune fille, un bras sur le siège avant passager.

« Madame est arrivée. Ne faites pas n'importe quoi. Je reviens vous chercher vers quelle heure ? »

« Je ne fais jamais n'importe quoi, Alfred. Je vous appellerais si jamais, il est possible que je rentre par mes propres moyens. »

Elle lui fit un bisous sur la joue et sortit de sa voiture. Ses grosses lunettes sur le nez, elle poussa la porte de la galerie et se posa sur un banc dans un coin. Un plan de la galerie se tenait devant ses yeux. Elle le parcourait du regard à la recherche d'une boutique à son goût quand une petite fille passa devant elle. Elle la détailla de haut en bas, baissant un peu ses lunettes de soleil. elle vit le porte monnaie tomber de sa poche. En soupirant, Andréas se leva et s'approcha du porte monnaie pour le ramasser. Elle l'ouvrit. Il contenait environ 70€. Une broutille pour Andréas, mais sûrement beaucoup pour la jeune asiatique. Elle se mit en marche, apercevant encore la jeune fille devant elle. Sans se presser, elle la suivit jusqu'à ce qu'elle s'asseye dans un escalier, dévoilant encore plus son boxer. Elle leva les yeux au ciel - bien qu'il lui arrive de faire pareil - et parcourut les quelques mètres qui la séparaient d'elle. elle sauta deux trois marches et s'accroupie devant L'inconnue, une marche plus bas. elle lui tendit l'objet perdu.

« Tiens, c'est tombé de ta poche. »